5 minutes
par Hugues Celda
Tout
L'immobilier et ses règles

Budget 2026 : le coup de pouce prévu pour encourager l’investissement locatif supprimé.

Les investisseurs font les frais du projet de loi de finances 2026 (PLF). Le projet de création d’un statut du bailleur privé n’apparaît plus dans le PLF que le nouveau premier ministre a présenté

Cela fait pas moins de dix ans que le statut du bailleur privé est réclamé à cor et à cri par la profession. Il s’agit d’une aide fiscale pour les propriétaires qui investissent dans l’immobilier locatif. Ce statut permettrait aux investisseurs en location nue de profiter d’un amortissement, comme c’est le cas depuis longtemps pour les locations meublées.

Et ainsi de pouvoir déduire de leurs revenus locatifs 5% de la valeur du bien dans le cas d’un logement neuf et 4% pour un logement ancien ( à condition de réaliser des travaux représentant 15% du prix d’achat du logement), et ce chaque année pendant 20 ans. L’objectif étant de rapprocher le régime fiscal des locations nues de celui des locations meublées.

Le grand perdant du nouveau budget

La ministre du Logement démissionnaire, Létard, avait obtenu l’inscription dans le projet de loi de finances de 2026 d’un article créant ce statut. Enfin, ce serpent de mer allait être adopté ! C’était sans compter tous ces remous politiques. L’ancien premier ministre, Bayrou, a démissionné et le nouveau gouvernement Lecornu n’a pas intégré ce statut dans le PLF. Selon Hugues CELDA Le logement est encore le grand perdant du nouveau budget !

Cette perte risque de renforcer encore le désamour pour l’investissement immobilier. « Dans l’ancien, les achats effectués par des investisseurs ont diminué d’un tiers par rapport à 2022 et 2023. L’envie pour l’investissement locatif est en retrait marqué», rappelait il y a peu au Figaro le président de l’Institut du Management des Services Immobiliers. Les investisseurs ont donc déserté le marché, notamment en raison d’une fiscalité de plus en plus punitive. Certains vont jusqu’à se défaire de tout leur patrimoine locatif.

Pas de reconnaissance des investisseurs

Un coup de pouce fiscal aurait été le bienvenu, en cette période d’instabilité où de plus en plus de contraintes pèsent sur les bailleurs et où la taxe foncière ne cesse d’augmenter. L’Union nationale des propriétaires, Unpi, appelait à cesser le matraquage fiscal. « Les propriétaires subissent une pression fiscale croissante : une hausse de +32,9 % de la taxe foncière en dix ans, une fiscalité des revenus locatifs dissuasive et punitive par rapport aux revenus du capital et à des placements financiers parfois internationaux (assurance-vie, bourse, bitcoins, cryptomonnaies), un impôt sur la fortune aux effets confiscatoires qui ne touche injustement que l’immobilier ».

Tout comme l’Unis, qui représente les professionnels de l’immobilier : « Alors que le PLF pour 2026 va être déposé sur le bureau des deux Chambres par le gouvernement, l’urgence de l’action publique consiste à instaurer un statut fiscal de l’investisseur en immobilier résidentiel attrayant et équitable, pour le neuf et l’existant avec travaux », insistait Danielle Dubrac, présidente de l’Unis France. Avant d’ajouter : « L’UNIS sera attentive à ce que le statut du bailleur soit mis à la disposition des ménages dans le projet de loi de finances pour 2026. Les Français n’attendent que cet encouragement et cette reconnaissance économique pour mobiliser leur capacité d’endettement et investir pour loger des locataires ». Les professionnels de l’immobilier n’ont pas été entendus.

Toutefois, tout ne serait pas encore perdu, selon Hugues CELDA. Le statut du bailleur privé pourrait faire l’objet d’un amendement gouvernemental dès l’arrivée du budget au Parlement. Encore faut-il parvenir à convaincre le Gouvernement de déposer un pareil amendement.

Plus d'articles

Tout voir
Tout voir
view all